Comme une introduction à la lumière, matériau
Cette photographie introduit le reste du site et illustre ce que je recherche dans une photo : exprimer le sujet, mais aussi tenter de le dépasser, et d’une certaine façon, en faire exprimer la beauté latente . Une photographie peut-elle être plus… que son sujet ? Plus intéressante ? Plus riche ? Plus dense ?
Dans celle-ci, le béton brut de la construction, coloré par le minerai de fer, s’est transformé au cours des étapes de la prise de vue et ensuite, en une matière riche et sombre, presque comme du bois précieux. La lumière qui danse dans le soleil, tellement présente, dessine comme un voile léger sur la perspective.
On ne devine presque pas l’extrémité de cette construction des Hommes. Comme telle, elle devrait avoir une fin, mais elle se pourrait aussi se poursuivre à l’infini : la photographie ne le dit pas, et ne permet pas de se décider.
La fonction de ce lieu n’est pas évidente à la seule lecture de la photographie : le cadrage ne permet pas d’avoir une vision d’ensemble, et il manque des machines qui auraient donné les clés de lecture de ce lieu. Mais voilà : le minerai de fer, déchargé tout au bout, était charrié par des tapis roulants qui le déversaient dans d’immenses cuves en dessous du sol.
C’était un lieu vibrant du fracas des machines et du bruit de de la pierre tombant sur la pierre, à l’atmosphère sèche et poussiéreuse. Il est maintenant silencieux, seulement traversé par le vent, et mis en scène, transfiguré par la lumière du soleil qui joue avec les traces de son ancienne activité, elle illumine la poussière, réchauffe les tôles, caresse le béton. La Lumière !