Le procédé de tirage à la gomme bichromatée est un moyen d’obtenir des images basé sur la propriété des colloïdes (ici, la gomme arabique) de durcir en présence d’ions chromate, fournis par le bichromate de potassium décomposé par les UV. La couleur est procurée par un pigment, ici du « noir de fumée ».
Après une première étape qui a consisté à « encoller » le papier, c’est à dire boucher l’espace entre les fibre de celui-ci avec de la gélatine pour le rendre moins absorbant, est venu le temps du premier tirage.
J’avais préparé 4 feuilles de papier avec une petite quantité de produit sensible, la quatrième feuille étant très partiellement recouverte par manque de produit.
Les premières expositions avaient pour but de déterminer le temps de pose moyen, avec un négatif comportant différentes valeurs de gris :
- Deux poses, une à 7 min, une à 2 min (le temps de pose habituel dans la littérature étant de 5 min). Mais au moment du « dépouillement », un lavage à l’eau claire qui normalement révèle l’image, rien ne se passe : le papier reste uniformément coloré car le pigment non exposé ne se dissout pas ou très peu dans l’eau… je laisse les deux tirages dans l’eau une journée entière (!). Au bout de 24h, le pigment non exposé est enfin partiellement dissous, révélant tant bien que mal la mire de test, mais très « enterrée » dans un fond qui n’est pas blanc mais grisâtre. Le temps de pose apparaît cependant proche de 7-8 min.
- le lendemain, nouvel essai avec les deux feuilles restantes : un petit passage sur le radiateur pour les (re)sécher complètement, puis une première exposition à 8 min : le pigment se dissout un peu mieux, mais l’image reste quand même très brouillée, pas au niveau des tirages que j’ai pu voir par ailleurs ; elle me permet cependant de déterminer un temps de pose de 7-8 min ;
- de dépit en attendant d’y comprendre quelque chose, je décide de sacrifier la dernière feuille, partiellement enduite , en l’exposant avec le négatif d’une photographie ; et là, au rinçage…. miracle, en quelques minutes une image apparaît ! Très imparfaite, trop sombre / trop pigmentée, mais elle est là, avec le charme des coups de pinceaux qui lui font un cadre naturel : une robe vue lors de l’exposition Jean-Paul Gaultier.
… je regarde à nouveau ce tirage, et je suis définitivement conquis par ce procédé. Je n’ose imaginer ce que peuvent donner des tirages mêlant différents pigments allant du noir au brun, en passant par l’ocre et la terre de Sienne…
Pistes d’amélioration :
- refaire l’étape d’encollage sur les feuilles non utilisées : un encollage insuffisant permet en effet au pigment de rentrer dans les fibres du papier, et rend le dépouillement difficile, voire impossible, et c’est probablement ce qui s’est passé ;
- diminuer la quantité de pigment ;
- et expérimenter, expérimenter….
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