L’article précédent se terminait sur deux tirages et leur apparition progressive, de plus en plus contrastée au fur et à mesure de l’ajout des couches de pigment sensible.
Il y avait un ultime tirage en préparation dans cette série, celui qui est présenté en tête de l’article. Il a été long à faire et donc pas sec en fin de soirée : il n’a pu être scanné avec les autres, et puis… il avait tout ce que je cherchais depuis un moment, la combinaison réussie de plusieurs tours de main, pour produire cette image chaude, onirique, avec une matière folle. Alors, il méritait un traitement un peu particulier, dans la mesure où il concrétise plusieurs semaines de recherche et d’expérimentations !
Comme les images précédentes, il y a 3 couches de pigment sensibilisé, mais avec deux différences à chaque fois :
- un négatif exposé différemment à chaque couche,
- et un pigment différent également à chaque couche.
Ainsi :
couche 1 :
- le négatif le plus clair (sous-exposé), utilisé pour poser un fond de terre de Sienne claire sur l’ensemble de l’image, sauf sur les parties les plus sombres du négatif qui devaient rester blanches ;
Couche 2 :
- un négatif à tons moyens, correctement exposé sur l’ensemble, utilisé pour montrer les tons moyens avec le beau brun de la terre d’Ombre brûlée ;
Couche 3 :
- Un négatif sombre (sur-exposé) pour exprimer les ombres avec un mélange de terre d’Ombre et de noir de fumée, en augmentant la proportion de bichromate de potassium : cet ultime changement augmente la « dureté » du rendu de cette couche, de façon analogue au choix d’un papier plus « dur » en tirage argentique.
L’inconnue était : est ce que les blancs vont rester blancs, malgré ces trois couches ? Il faut bien imaginer que la troisième couche, très sombre avant le rinçage, ne permet plus de voir l’image qui disparaît entièrement sous le pigment. Va-t’elle réapparaître ?
Mais au bout de 45 minutes, le miracle est là : le brun sombre en excédent a fini par se dissoudre dans l’eau et l’image réapparaît, avec ses trois couches de pigments, plus fondues les unes avec les autres que ne peuvent l’être des couches de peinture pour un pochoir.
Et puis, le scan de l’image ne peut rendre la matière du papier, ce papier qui a subi un trempage à 50°, deux encollages à la gélatine, 3 enduisages à la gomme bichromatée et 3 bains de rinçages : il a vécu… C’est maintenant un support riche et dense, du vrai beau papier et de la résine d’acacia colorée…
L’image d’origine ………………..
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