Depuis ce premier tirage apparu un peu par hasard sur le papier, quelques séances de tirages ont permis d’expérimenter,
de faire quelques grosses erreurs et de commencer à engranger des bonnes pratiques.
Les premiers tirages ont été plutôt désastreux : pas facile la gomme bichromatée !
En effet, les premiers essais avaient montré que le pigment non exposé ne se dissolvait pas bien dans l’eau (l’opération de « dépouillement », après exposition – voir plus bas le résumé du processus complet) : les blancs restaient très gris. Alors j’ai repris les feuilles préparées mais qui n’avaient pas été exposées, et j’ai recommencé l’opération d’encollage avec la gélatine : c’est peu agréable, on en fout partout et ça colle aux doigts, par terre, partout !
Puis , une fois séché, nouvelles séances de tirage !
1ère séance : avec le pigment au noir de fumée, le dépouillement se passe mieux, les blancs apparaissent, mais presque trop (voir l’image d’usine à droite). En effet, l’enduit sensible avec le pigment semble se détacher de façon importante, anormale, par plaque, et ne se dissout pas de façon fluide.
De plus, l’étendage du produit sensible a été fait avec un pinceau banal, qui laisse de grosses traces disgracieuses.
2ème séance : toujours avec du noir de fumée. Je remplace le pinceau par un petit rouleau en mousse : la texture de l’enduit est plus régulière, mais parsemée de petites bulles dues à la mousse. C’est mieux, mais ça reste très perfectible.
3ème séance : je remplace le rouleau par un pinceau à poils très et très souples : l’étendage est beaucoup plus régulier, et avec un peu de doigté, il n’y a pas trop de traces de pinceau. Et un autre changement : je passe à un pigment brun, la « terre d’ombre brûlée », qui produit, une fois étendue, un beau brun clair.
Enfin, je renforce le contraste en faisant plusieurs cycles (sensibilisation avec pigment+dépouillement+séchage). Les deux exemples ci-dessous ont fait l’objet de trois couches successives ; les trois photos du même sujet montre le résultat avec 1 couche, 2 couches puis 3 couches de gomme bichromatée.
Mode opératoire :
- 1) tout d’abord, faire tremper le papier dans de l’eau chaude, puis faire sécher : ceci afin qu’il ne bouge plus ensuite dans les trempages successifs ;
- 2) ensuite, « encoller » le papier avec de la gélatine (et un peu d’alun de potassium) : pour rendre le papier beaucoup moins perméable et faire en sorte que les produits colorés ne rentrent pas dans les fibres ;
- 3) une fois le papier sec, la sensibilisation est réalisée en étalant délicatement un mélange de gomme arabique, de bichromate et de pigments (par exemple, du noir de fumée mais toutes les couleurs sont possibles) ;
- 4) une fois sec (!), exposer quelques minutes sous l’insolateur UV avec par dessus, un négatif de l’image à réaliser ;
- 5) un simple rinçage à l’eau élimine le produit gomme+bichromate+pigment non insolé : l’image apparaît !
- 6) un lavage final avec du bisulfite de sodium élimine les dernières traces de bichromate… pour la première couche…
Pour un tirage en plusieurs couches, répéter les étapes 3 à 5 (1 fois par couche), pour finir par l’étape 6.
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